Un atelier d’orientation pour mieux comprendre le programme Voix et Leadership des Femmes en RDC

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Dans l’objectif de contribuer à une meilleure compréhension du programme Voix et Leadership des Femmes, il s’est tenu du 2 au 3 Octobre 2019, un atelier d’orientation organisé par le Centre Carter avec le concours du comité de pilotage du programme VLFCongo notamment, l’Ambassade du Canada, le Ministère du genre, le Centre Carter, l’ONU Femme, la société civile et le Cabinet de la Conseillère spéciale du Chef de l’Etat chargée de la Jeunesse et violences faites à la femme. Le contenu de cet atelier a offert aux 10 organisations des droits des femmes congolaises sélectionnées dans le projet VLF, un espace de dialogue en vue de s’interroger, d’identifier et de discuter des problèmes du statut de la femme d’une part et d’autre part, de proposer un regard nouveau sur ces questions à travers des perspectives peu ou pas encore explorées en vue de l’amélioration des conditions de vie de la femme congolaise.

La cérémonie d’ouverture a été scindée en deux partie, la première partie marquée par la présentation du Ministère du genre, famille et enfant, sur la politique genre du gouvernement, suivi d’un mot de l’ONU- Femmes sur la présentation de sa mission en RDC, puis de la présentation de l’ambassade du Canada sur la politique Féministe du Canada. Dans son discours, l’ambassadeur du Canada a relevé les raisons qui les ont poussés à favoriser l’équité et l’égalité des femmes en ces mots :

Allocution de l’Ambassadeur du Canada en RDC, Monsieur Nicolas Simard

La politique d’aide internationale féministe du Canada, reconnait que les Femmes et les Filles font face à des nombreux défis propres au genre qui limitent les possibilités économiques et sociales qui leurs sont offertes, elles ont un accès réduit aux ressources et aux occasions dont elles ont besoin pour survivre et prospérer, elles ont plus de responsabilités familiales et moins de possibilités qu’elles assument le fardeau le plus lourd des tâches non rémunérées, elles disposent de moins de biens et de ressources que les hommes, elles ont un contrôle limité sur leur corps et leur choix d’avoir des enfants et sont sous la menace constante de la violence sexuelle et sexiste.

Avant de passer aux questions et réponses des participants, la coordonnatrice du projet VLF a pris la parole pour présenter le projet Voix et Leadership des Femmes en disant « le projet VLF est un projet de cinq ans, financé par l’ambassade du Canada et exécuté par le Centre Carter, il vise à accroitre la jouissance des droits fondamentaux des femmes et des filles ainsi qu’a faire progresser l’égalité des sexes en RDC, ce projet couvre les organisations provenant de six provinces, à savoir : Kinshasa, Equateur, Tshopo, Sud-Kivu, Tanganyika et Kasaï-central. Ces organisations seront renforcées en capacité institutionnelle et bénéficieront des financements pluriannuels afin de les permettre à mener des activités innovantes qui feront changer les choses de la base au sommet ».

Mot de bienvenu du Représentant pays a.i du Centre Carter, Monsieur Philippe Gimond

En début d’après-midi la journée a été marquée par quatre allocutions, le mot de bienvenu et de remerciement du représentant pays du Centre Carter Philippe Gimond, le mot de son Excellence Madame la Ministre du genre, enfant et familles, Béatrice Lomeya Atilite, qui a fait son allocution « En saluant les efforts faits par le gouvernement congolais qui s’est engagé pour la promotion équitable de la situation et de la position sociale de la femme autant que de l’homme au sein de la famille et dans la communauté  ; la promotion du potentiel et de la position de la femme autant que de l’homme au sein de l’économie du ménage et dans l’économie du marché; la promotion de l’exercice équitable des droits et devoirs des femmes et des hommes et le renforcement de l’accès et de la position des femmes au niveau des sphères de décision  ainsi que l’’amélioration de l’impact des interventions en faveur de l’équité de genre et de l’égal accès des hommes et des femmes. Le gouvernement congolais faisant parti du comité de pilotage, elle a souligné les objectifs de la politique nationale genre qui est d’instaurer un environnement institutionnel, socio-culturel, juridique et économique favorable à la réalisation de l’équité de genre et de l’égal accès des hommes et des femmes aux ressources de la société  et d’assurer l’intégration effective du genre à toutes les étapes des processus d’études et de recherches sur les conditions socio-économiques des populations, d’analyse, de planification, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation des projets, politiques et programmes de développement ».

Allocution de la Ministre d’État, du genre, famille et enfant de la RDC – Madame Béatrice LOMEYA

La présidente du comité de pilotage, Madame Marie Madeleine Kalala a ensuite pris la parole pour expliquer que « Ce programme vise à améliorer la capacité des organisations et des plates-formes de défense des droits des femmes à renforcer et à élargir leurs programmes d’actions, à promouvoir leurs priorités en matière d’égalité des sexes et à intégrer des approches novatrices dans leurs programmes par le biais d’une série d’activités qui, permettront aux organisations de défense des droits des femmes de mettre en place des systèmes permettant d’accroître leur durabilité et leur efficacité, préparer et aider les organisations de défense des droits des femmes à mettre en œuvre des programmes innovants ciblant des questions clés ayant un impact sur les droits des femmes et l’égalité des sexes. Ce programme emploiera un processus de développement des capacités collaboratif, à long terme, qui cherchera non seulement à fournir à la société civile les connaissances et les outils nécessaires pour mener à bien les initiatives de programmation en cours, mais aussi à aider les partenaires à mettre en place les structures nécessaires pour maintenir ce développement au-delà de la portée du programme pour un impact durable.

Les activités viseront à fournir aux partenaires les structures et les systèmes dont ils ont besoin pour fonctionner efficacement, notamment des formations à l’utilisation d’une approche de gestion du cycle de projet, à l’élaboration de propositions, au renforcement de la gouvernance interne et à la gestion des finances et des subventions. Après les formations, le personnel du programme continuera à fournir des conseils et du soutien au fur et à mesure que les organisations partenaires acquièrent une expérience pratique de l’élaboration et de la mise en œuvre des acquis des formations.

Au cœur de ce projet, les principaux partenaires orienteront le programme en identifiant les principaux obstacles /défis qui empêchent les femmes de jouir pleinement de leurs droits et entravent l’égalité des sexes. Les partenaires recevront également un soutien technique et des subventions pluriannuelles pour soutenir leurs priorités et activités. Outre le financement à long terme des partenaires principaux, un mécanisme de financement de réponse rapide sera mis en place pour faciliter l’intervention des organisations de défense des droits des femmes sur des questions critiques et pour expérimenter de nouvelles approches innovantes pour résoudre des problèmes enracinés qui n’ont pas été résolus par des efforts plus traditionnels. S.E.M l’Ambassadeur du Canada Nicolas Simard atteste du démarrage effectif en RDC des activités de ce projet après un long processus débuté au lancement officiel du projet VLF au mois de mars de cette année. Lequel abouti à la sélection de ces 10 organisations de la société civile féminine locale. Il a par ailleurs ajouté que voix et le leadership des femmes est une partie d’un programme-phare du gouvernement du canada car il est une réponse à un besoin exprimé clairement lors des consultations publiques qu’affaires Mondiale Canada a mené entre 2016-2017 dans le cadre de l’examen de son aide internationale. Compte tenu de l’importance de ce programme pour le gouvernement du Canada et des retombées que cela pourrait avoir sur la situation de la femme et jeune fille congolaise , il a appelé à une appropriation du programme non seulement par les bénéficiaires directs mais également par toute la communauté des acteurs qui militent pour les droits des femmes notamment, le gouvernement de la RDC, la société civile locale et internationale, les partenaires de la coopération bilatérale et multilatérale, les communautés locales… »

La deuxième journée du 3 Octobre,a commencé par un rappel synthétique des concepts, des objectifs, des principes et des composantes du projet Voix et leadership des femmes par Cécile Ulwor. Ensuite, les participants ont entendu et discuté les exposés sur l’état des lieux de la situation de la femme congolaise. Les débats, qui se sont instaurés entre les participants sur ces expériences nationales, ont occupé tout le reste de la matinée et de l’après-midi. Ces débats fructueux ont permis une analyse croisée des expériences nationales sur la problématique des droits des femmes en RDCongo et mis en relief les difficultés communes rencontrées par les femmes pour atteindre l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme.

Au terme de cette deuxième journée, les participants ont examiné et approuvé les termes de référence des travaux en groupe. Des groupes de travail étaient constitués, chaque ODF a travaillé sur la problématique des droits des femmes de sa province ; tout en se penchant sur les problèmes les plus persistants de sa province.

Une séance d’orientation sur les principales procédures administratives et financières a été tenue par le Centre Carter qui avait pour but de fixer les niveaux de responsabilité et les tâches des différents agents impliqués dans les procédures administratives, comptables et financières. Certains documents financiers l’ont été remis aux ODF afin de leur permettre de fournir des instruments adaptés et formalisés pour la rédaction, la transmission, le contrôle et le traitement des documents administratifs et comptables et aussi leur permettre l’élaboration dans des délais réduits, d’états financiers fiables et traduisant de manière fidèle et sincère les résultats économiques et financiers de leurs organisations.

La dernière séance a été entièrement consacrée à l’initiation des participants à la méthodologie d’élaboration des stratégies multimédia de communication et échanges sur la visibilité du projet via les réseaux sociaux. Jason Kibiswa a présenté le guide méthodologique d’élaboration contenant des modèles d’une bonne communication d’une part, et d’une bonne visibilité d’autre part.

« Grâce à l’expérience accumulée du centre carter, l’on en sait beaucoup plus sur les stratégies de communication pour promouvoir la femme congolaise et ainsi réduire les inégalités. Après la définition des notions de base que sont la communication, la visibilité et la stratégie dans le domaine de la communication pour le leadership féminin. Le module présenté ensuite, décrit et explique les différentes phases du processus générique d’élaboration d’une stratégie de communication multimédia ».

Les organisations des droits des femmes partenaires du projet VLF ont eu des informations de base pour créer et maintenir un compte Facebook et twitter pour la visibilité des activités du projet. Le module montre comment appliquer la méthodologie d’élaboration d’une stratégie de communication multimédia et termine par des conseils pratiques sur la sécurité destinée aux ODF sélectionnées. L’idéal est d’entamer un processus de communication dans la perspective d’obtenir la participation de la femme congolaise d’attirer l’attention, susciter l’intérêt, appeler à l’action. Après avoir déterminé ensemble, les problématiques des droits des femmes, les actions menées sur terrain, il faut identifier les différents groupes sociaux qui ont un rôle à jouer pour les réaliser. Ces groupes seront les groupes cibles ; chacun devra jouer un rôle différent et il faudra tenter de l’atteindre par des messages différents et suivant des voies différentes. A l’issue de ses travaux, l’atelier a noté plusieurs organisations n’ayant pas encore élaboré une politique interne de communication et qui souhaite s’engager dans l’exercice de la visibilité efficace du projet VLF.

Davina MUILA

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