Au cours d’une mission de plaidoyer organisée ce mercredi 24 mai 2023 auprès du Maire de la ville de Kalemie à l’hôtel de ville, le consortium REFETANG regrette la persistance des inégalités entre hommes et femmes dans les instances de prise de décision notamment au niveau des quartiers de la ville de Kalemie.
La preuve est que sur 16 chefs des quartiers, il ne se trouve qu’une femme alors que sur la liste des chefs des quartiers adjoints, aucune femme n’en fait partie, une situation qui met en cervelle cette structure. En croire celle-ci, la faible représentativité de la femme à ce niveau de gestion de la chose publique ne permet pas une participation de cette dernière au processus de développement durable et à la consolidation de la paix au niveau local. Pire, elle va à l’encontre de la disposition de l’article 14 de la Constitution du pays qui garantit la mise en œuvre progressive de la parité homme-femme dans différents secteurs tant du niveau national, provincial que local mais aussi du plan national de la résolution 1325 sur la paix, la sécurité et la promotion de la participation équitable et inclusive des hommes et femmes à la prévention ainsi qu’à la gestion des conflits.
« Ayant constaté les inégalités entre hommes et femmes dans les instances de prise de décision, le consortium REFETANG a, dans l’optique de promouvoir la participation des femmes dans ces instances, réalise plusieurs activités ayant pour but de porter les doléances de celles-ci en matière d’accès à des postes de responsabilité au sein des institutions, et surtout de la promotion des droits des femmes au niveau provincial et localement à Kalemie. Cependant, la situation actuelle dans la ville de Kalemie au sein de l’administration municipale montre un déséquilibre criant qui est manifesté dans la répartition du quota entre les hommes et les femmes dans les 16 quartiers qui constituent cette ville » peut-on lire dans la note de plaidoyer
Pour ce consortium, les chefs des quartiers qui ont notamment le rôle de représentants de premier échelon de l’autorité de l’État au niveau communautaire, et qui sont en contact permanent avec la population jouent un rôle très déterminant dans la protection des droits humains entant que levier important dans la gestion des conflits locaux et la mise en œuvre des initiatives de développement locales. D’où la présence de la femme à ce niveau de gestion de la chose publique est indispensable. Et pour ce faire, cette structure demande à l’autorité urbaine d’user de la discrimination positive à l’égard des femmes dans les prochaines nominations.
« Le consortium REFETANG demande à monsieur le Maire de la ville de Kalemie de mettre en œuvre des mécanismes urbains de mise en application des lois sur la parité à tous les niveaux et en effectuer un suivi de proximité ; de tenir compte des femmes dans les nouvelles nominations des chefs des quartiers ; d’user de la discrimination positive vis-à-vis des femmes dans les nominations à venir ; de vulgariser les lois pertinentes au niveau de 3 communes; de mettre en place un système de quota homme-femme au niveau de la municipalité » plaide-t-il.
En réaction à ce plaidoyer, le Maire de la ville de Kalemie, David Mukeba Mbombo s’est montré marqué par l’initiative de cette structure et a promis toute son implication dans l’application de la parité homme-femme dans son entité. Il a par ailleurs demandé qu’on lui donne un peu de temps pour répondre à l’aspect lié à la représentativité de la femme dans le rang des chefs des quartiers.
A noter que cette mission de plaidoyer s’inscrit dans le cadre du projet ” Voix et Leadership Féminin” que ce consortium met en œuvre au Tanganyika grâce au financement du Gouvernement canadien.
Jeannot MWILAMBWE à Kalemie
Source: Miradorinfo.net